[Test] Blue Wednesday
Suivons Moris, jeune joueur de piano jazz en quête de succès et d'un peu de bonheur dans ce test du jeu narratif Blue Wednesday. Fausses notes à l'horizon ?
Le joueur tranquille
Test de Blue Wednesday


Test réalisé sur la version PC sur steamdeck.
Critique publiée le 06/03/2025


Blue Wednesday nous propose de suivre Moris, joueur de piano sans succès, le temps de quelques jours répartis sur une année. Nous déplaçons notre personnage le long d'une rue de la ville fictive d'Evans City, en vue latérale. Quelques interactions parsèment ce parcours, des rencontres brèves avec des personnages que nous retrouverons chaque jour. Le jeu propose également quelques environnement intérieurs dans certains magasins qui longent l'avenue. Blue Wednesday est donc littéralement un couloir avec quelques portes ouvertes. Aucune liberté d'exploration à part la possibilité de communiquer ou non avec les personnages rencontrés. Ce serait dommage de s'en priver tant le jeu n'a rien à offrir à côté. Quelques mini-jeux viennent ponctuer l'histoire mais rien de franchement amusant. Ce n'est pas ici que le joueur trouvera son compte.


Blue Wednesday se démarque par son style visuel "fait main" franchement réussi avec quelques efforts bienvenus sur la lumière. Rien de transcendant mais le jeu à indéniablement du charme. Reste que les animations sont plutôt saccadées, les mouvements du personnage rigides et le tout manque de fluidité pour être agréable. D'autant plus que chaque dialogue entraîne le déplacement du personnage à une place prévue par le jeu, ce qui alourdit le tout. Les dialogues manquent cruellement de naturel surtout en français dont la traduction laisse à désirer. Le passage en anglais permet de retrouver un peu plus de spontanéité. La grande majorité des dialogues sont pourtant creux et poussifs. Le manque d’interaction avec les personnages, mis à part quelques dialogues répétitifs, nous empêchent d'accéder à leur profondeur et de nous y attacher. Il faudra attendre la fin du jeu pour ressentir un peu d'émotion et de poésie. Deux défauts qu'il faut, les bulles de dialogues sont parfois placées entre les personnages ce qui ne permet pas de différencier les interlocuteurs d'autant plus que Moris peut monologuer. Le jeu fait également succéder les répliques des personnages rencontrés quand on interagit avec eux mais ne signale pas quand on est arrivé au bout de la discussion. Il faut se rendre compte que le personnage répète la dernière réplique. Ce qui est lent et franchement pénible. Il aurait mieux fallu ne plus permettre au joueur de déclencher le dialogue.


Et le jazz dans tout ça ? A nouveau, on en attendait mieux. Les compositions sont agréables, sans être inoubliables. Les phases de jeu de rythme au piano sont courtes et peu précises. On comprend le choix de ne pas mettre en place de scoring mais on espérait un peu plus de challenge et d'intérêt... Il y a certes une petite note sous forme d'étoile à la fin de nos entraînements, mais rien qui ne nous donne envie de recommencer, tant les moments de plaisir propre à ce type de jeu sont rares. Nos actions n'ont que très peu d'impact sur la mélodie et les envolées arrivent tardivement. Encore une fois, on se retrouve avec la sensation que le gameplay a été mis de côté au profit de la narration. Ce qui est compatible avec un visual novel mais la promesse d'un jeu de musique narratif n'est pas tenue. Il faut tout de même noter quelques moments où le jeu prend son envol quand le plaisir de jouer rejoint les efforts de mise en scène. Les rares cinématiques sont appréciables et certains effets visuels sont franchement chouettes.
Jeu : 2,5/5
Tranquillité : 3/5
Blue Wednesday est un jeu narratif développé et édité par Buff Studio, studio coréen surtout présent sur mobile avec des jeux narratifs, de gestion et des otome. Blue Wednesday est sorti le 28 août 2023 sur PC.


Alors est-ce qu'on est tranquille en jouant à Blue Wednesday ? Pas tellement. Les visuels sont plutôt charmant, la bande son aussi mais la rigidité du gameplay et le manque d'intérêt des interactions finissent pas lasser. L'histoire n'est pas franchement captivante malgré une fin plutôt intéressante. Blue Wednesday est un jeu timide qui manque d'ambition et d'envergure. C'est dommage, tant sur le papier le jeu avait tout pour nous plaire !
Au-delà des écueils du game design, la difficulté à apprécier de véritables échanges avec les personnages tient aussi du choix narratif. Moris est dépressif, de ses propres mots, portant un regard morose sur le monde qui l'entoure. Il ne cherche pas à nouer de véritables relations malgré une facilité déconcertante à aborder des gens inconnus, jeu oblige. Son monologue intérieur décrit plutôt intelligemment ses émotions. Sans être exceptionnel dans son écriture, le personnage de Moris est convaincant. La trame narrative évite les clichés les plus prévisible et offre une réflexion simple sur la poursuite du succès et la place de l'art dans notre quotidien. Difficile cependant de recommander Blue Wednesday pour son histoire, finalement courte et sans grande saveur. Si le thème abordé vous plaît, alors pourquoi pas.


Conclusion du test de Blue Wednesday :
Quand la dépression rencontre le jazz...
