[Test] Final Fantasy VII Remake

Un test de Final Fantasy VII Remake, en 2025, sur un site qui traite plutôt des cozy games !? Et surtout, qu'est-ce qui se passe quand on n'a jamais joué à l'original et qu'on se lance dans ce remake d'FF7 ?

FF7 Remake est la première partie d'une trilogie de remake consacrée à FF7, initialement sorti en 1997 sur PlayStation et sur PC. Le jeu est sorti sur PS4 en 2020 puis sur PS5 et PC en 2021. FF7 Remake est développé et édité par Square Enix, avec bon nombre de vétérans de l'industrie ayant travaillé sur l'original.

Capture du jeu FF7 remake sur PS5
Capture du jeu FF7 remake sur PS5

Test réalisé sur la version PS5
Critique publiée le 16/12/2025

Capture du jeu FF7 remake sur PS5
Capture du jeu FF7 remake sur PS5

Pour être honnête, je suis surtout venu pour en prendre plein la vue sur PS5. Je connaissais les prouesses des cinématiques des Final Fantasy, surtout ceux en 3D, et je n'ai pas été déçu. Effets visuels en pagaille, reflets chatoyants, FF7 Remake est un plaisir gourmand à regarder. Mais le jeu a du faire un choix, et à mis tout son argent sur ses personnages emblématiques et son bestiaire. Les protagonistes sont modélisés avec un soin inégalable. Des cheveux, au grain de la peau, en passant par les reflets dans la rétine... Même en ayant aucune nostalgie pour ses personnages, que je découvrais, j'ai été captivé de bout en bout. Les nombreuses cinématiques en temps réel sont époustouflantes. Finalement, celles pré-rendues, qui se comptent sur les doigts de la main, apportent un verni superflu. Comme si les personnages étaient passés rapidement chez le coiffeur, le maquilleur et avec une petite chirurgie esthétique en prime. C'est presque comique, tant la différence est quasi négligeable. Mais on ne se moquera pas de tout le soin apporté afin de rendre les personnages aussi splendides qu'ils devaient l'être. Les monstres ne sont pas en reste avec des textures magnifiques et des animations impeccables. Et puis la machine a billet s'est visiblement arrêtée. Les personnage que l'on rencontre sont grossiers et jurent carrément avec la précision de la modélisation des protagonistes principaux. Entendons-nous bien, je parle des PNJ insignifiants rencontrés au grès des zones et des quêtes. Les zones de jeux sont suffisamment resserrées pour offrir des textures détaillées, à l'inverse des environnements plus lointain carrément en 2D. Rien de dramatique, les choix effectués sont les bons, et je suis ressorti du jeu avec les yeux qui brillent. En espérant que le 2e opus viennent corriger ces défauts.

L'histoire d'FF7 Remake est resserrée autour de l'exploration de Midgar. Si cette partie du jeu d'origine est assez courte, FF7 Remake prend son temps et son exploration dure une trentaine d'heures. Bien que cette différence de temporalité soit perceptible, notamment par la durée de certaines séquence plus anecdotiques, je n'ai jamais eu la sensation de perdre mon temps. Vous pourrez compter sur une trame principale franchement engageante, ponctuées de quêtes secondaires anecdotiques mais suffisamment courtes pour être plaisantes. La progression en couloir n'est pas redondante et même reposante. Les chapitres s'enchaînent, l'intensité monte crescendo, et le rythme est excellent. Il faut évidement être conscient qu'FF7 Remake est la première partie d'une trilogie, les enjeux narratifs sont introduits très progressivement. Le scénario bénéficie de la modernité du propos écologique de l'époque. Cloud, le personnage principal, intègre un peu malgré lui, Avalanche, un groupe d'écoterroristes (le mot est prononcé) dont le but est de stopper l'exploitation du Mako, l'essence vitale de la planète, par Shinra, entreprise capitaliste omniprésente. Cloud participe aux sabotages des réacteurs et à la poursuite des dirigeants de le compagnie, tout en étant pris d'étranges visions... FF7 Remake fait le choix ambitieux d'intégrer au récit, sa propre qualité d'adaptation de l’œuvre d'origine. Les personnages sont mis face à la répétition d'un destin tout tracé, impuissant devant la réalisation de certains événements. Dans les faits, des visions passées et futures hantent Cloud et des "fileurs", des sortes de spectre, l'empêchent de changer le cours de certaines choses. Ces éléments s'adressent surtout aux personnes ayant joué à l'original, pour légitimer la fidélité et les différences par rapport à ce dernier. Le tout est un peu déroutant, pour ceux n'ayant pas connaissance du scénario original, mais ces mystères sont davantage acceptables, si l'on prend le jeu comme une introduction. Cela étant dit, le thème de la répétition et du destin, introduit pour ce remake, me semble franchement prometteur et pertinent pour la suite de la trilogie.

Fidélité au matériel d'origine oblige, FF7 Remake déploie une panoplie de personnages caricaturaux. De la brute au grand cœur, au savant fou, en passant par le compagnon de route à l'embonpoint et gaffeur... J'en passe. Le casting est forcément daté, et le Remake ne s’embarrasse pas d'apporter de la subtilité. Ce qui devient vite agaçant, ces personnages féminins systématiquement sous le charme du taiseux Cloud par exemple, est compensé par une autodérision, un kitsch poussé à l'extrême, rassurant voir même réconfortant. FF7 Remake présente en outre des personnages queers et Cloud est lui même mis dans des situations qui cassent les codes des représentations virilistes pourtant omniprésentes dans le jeu. Dès lors, une fois compris ce dont le jeu est capable, et le plaisir qu'il a à s'écarter de la norme, ses représentations archaïques deviennent plus acceptables. Mais, je vous avertis, les stéréotypes vont bon train.

Tranquillité : 2,5/5

On ne présente plus FF7, ayant marqué une génération de joueurs et de joueuses, par son scénario mélodramatique, son tour par tour solide, sa 3D, et une diffusion massive du jeu en Occident. Je ne vais pas m'étendre sur les raisons d'un tel succès commercial et d'estime, il reste qu'FF7 est un incontournable de la culture vidéoludique et même au-delà. Et je n'y ai jamais joué... jusqu'à maintenant ! Je vais donc livrer mes impressions de néophyte.

Jeu : 4/5

Capture du jeu FF7 remake sur PS5
Capture du jeu FF7 remake sur PS5
Capture du jeu FF7 remake sur PS5
Capture du jeu FF7 remake sur PS5

En tant qu'ancien soldat, Cloud est là pour combattre et, hasard de dingue, nous sommes dans un Final Fantasy ! Accrochez-vous parce que les mécaniques sont complexes. Le jeu troque son tour par tour historique pour des combats en pseudo temps réel. Je m'explique. Chaque personnage jouable dispose d'une attaque rapide et d'une attaque spéciale qui font monter une jauge d'ATB (Active Time Battle). Cette jauge permet d'activer des compétences propres aux armes des personnages, qui consomment une ou deux jauges d'ATB en fonction de leur puissance. En les utilisant plusieurs fois, il est possible de les débloquer et de les utiliser, qu'importe que l'arme associée soit équipée ou non. Ces compétences peuvent s'activer en temps réel, par raccourci sur la manette, ou en passant par un menu qui ralentit drastiquement la vitesse du jeu comme une pause active. Il est alors possible de choisir tranquillement les compétences des personnages qui s'activeront dès que l'on aura quitter cette pause. En complément des compétences propres aux personnages, le jeu propose des "matérias". Elles prennent la forme de grosses billes, des boulards quoi, à récupérer dans les magasins et les recoins du monde. Ces "matérias" doivent être équipées sur les armes et accessoires, dans les emplacements prévus à cet effet. Elles permettent alors au personnage d'utiliser le sort ou la compétence passive associée. L'utilisation d'un sort consomme une jauge d'ATB et des points de magie équivalent à la puissance du sort. Ces "matérias" gagnent de l'expérience en combat pour débloquer des sorts ou passifs plus puissants. Le jeu permet de les attribuer à d'autres armes et équipements. Il est ainsi très simple de changer de configuration et de faire passer un sort ou un passif à un autre personnage, hors combat bien évidemment. Certaines "matérias" peuvent agir sur d'autres, mais je m'égare. En pratique, on fait monter la jauge d'ATB en effectuant des attaques rapides, puis on lance une compétence ou un sort par raccourci ou manuellement dans le menu. On peut changer de personnage pour faire monter leur jauge d'ATB plus rapidement. Ces combats, presque en temps réel, sont beaucoup plus nerveux et moins cérébraux. Attention, les ennemis disposent de résistances élémentaires, ils peuvent être mis en état de faiblesse puis de choc pour augmenter les dégâts reçus. Sur cette couche déjà bien épaisse, on ajoutera une compétence ultime par personnage avec sa propre jauge et des matérias d'invocations fidèles à la série des FF. Le tout se base sur des statistiques classiques de JRPG. Les personnages ne disposent pas d'arbre de progression ou de compétences, ce sont les armes qui ont leur propre sphérier. A noter qu'il est possible d'automatiser l'attribution des points de compétences sur les armes suivant le style de jeu souhaité, ce que j'ai fait. Obtenir une nouvelle arme ne nécessite pas de lui faire gagner des points à partir de zéro, ils sont automatiquement obtenus en fonction de la progression. Sans surprise, il faut un certain temps d'adaptation pour comprendre toutes les subtilités des mécaniques de combat. Mais la prise en main est largement facilitée et assez intuitive. Un certain nombre de rencontres se termineront à grands coups d'attaques rapides. Les boss sont plus exigeants et j'ai du recommencer quelques combats en mode normal. L'ensemble est vraiment addictif. Pas de combats aléatoires et la difficulté n'impose pas de gagner de l'expérience artificiellement. Je n'ai ressenti aucune lassitude au bout des trente heures de jeu et je me vois parfaitement passer de nombreuses heures sur les suites. C'est vraiment le point fort du jeu. La musique à fond, les effets visuels et sonores pleuvent, les personnages aux gameplay variés se lancent des punchlines, on est complètement dedans. Quel plaisir !

Avant de conclure mes impressions, il est obligatoire de dire quelques mots sur la musique omniprésente tout au long du jeu. C'est un atout de la série depuis toujours et les moyens ont été largement déployés pour rendre hommage aux thèmes du jeu original. La bande sonore d'FF7 Remake est une véritable lettre d'amour qui va bien au-delà de l'expérience qui en est faite en jeu. Je préfère m'arrêter ici, au risque de ne pas lui rendre suffisamment hommage.

Capture du jeu FF7 remake sur PS5
Capture du jeu FF7 remake sur PS5

Conclusion du test de Final Fantasy VII Remake

Test de Final Fantasy VII Remake

Duhn-duhn-duhn-duhn, duhn duhn, duhn-da-duhn!

Capture du jeu FF7 remake sur PS5
Capture du jeu FF7 remake sur PS5

Conclusion : Parti pour Midgar sur un coup de tête, je ne regrette aucunement ce voyage. Le jeu est un hommage ambitieux et touchant à cette œuvre charnière dans la vie de ses créateurs et celles de ses fans. Il est difficile de rester insensible à cette tendresse tant elle crève les yeux. Cette refonte est aussi un excellent moyen de s'y plonger en tant que novice. A condition de remettre certaines représentations datées dans leur contexte et de profiter du grain de folie propre aux Final Fantasy. Et puis il faut aimer la bagarre, virtuelle au moins.